Selon un baromètre publié ce lundi par Adecco, des pénuries seront ressenties dans les secteurs de la construction, de la restauration ou encore du transport. 41% des recrutements devraient se faire en CDI.Par Jean-Baptiste de la Torre Publié le 12 novembre 2019 à 10:26, mis à jour le 12 novembre 2019 à 10:32
Les métiers du magasinage et de la préparation de commandes devraient recruter plus de 170.000 personnes d’ici juin 2020. SEBASTIEN SALOM-GOMIS/AFP
Les nuages qui s’amoncellent au-dessus de l’économie mondiale ne semblent pas agir sur le marché de l’emploi en France. L’année 2020 pourrait même être une année record en la matière. C’est en tout cas la conclusion que l’on peut tirer de la deuxième édition du baromètre «Data Emploi et Territoires», une compilation des chiffres de Pôle emploi, de l’Urssaf et de l’Insee réalisée par Adecco, le leader mondial de l’intérim.À lire aussi : Assurance-chômage: un nouveau droit à indemnisation pour les démissionnaires
Selon ce baromètre, 3,7 millions de recrutements sont prévus sur la période allant du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020, un chiffre en hausse de 3,5% par rapport au premier baromètre publié en juin dernier. Cela représente 125.400 recrutements supplémentaires. Le dynamisme du marché du travail est un point positif pour l’économie mais Adecco souligne que de nombreuses pénuries touchent les secteurs en tensions comme la construction, l’hébergement-restauration, le transport ou encore le secteur médico-social.
Le commerce est largement le secteur le plus pourvoyeur d’offres avec 563.552 recrutements prévus. La construction, en deuxième position, est très dynamique (+6%) mais subit une forte pénurie de main-d’œuvre. Ce dynamisme est aussi visible dans secteur de l’informatique (besoins en hausse de 13%) et celui des activités juridiques et comptables (+14,1%).
Avec 59% de pénurie ressentie (soit la difficulté d’embauche exprimée par les recruteurs), le secteur de la logistique est le troisième secteur d’activité avec la plus forte tension après la construction et l’informatique. Cette carences de main-d’œuvre est également fortement ressentie dans le domaine du transport terrestre de marchandises et de la logistique où la pénurie ressentie est particulièrement élevée (70%).
Les Hauts-de-France particulièrement dynamiques
Métier par métier, c’est le magasinage qui devrait recruter le plus dans les prochains mois (170.000 recrutements prévus). La plus forte progression revient aux métiers de la relation technico-commerciale, en hausse de 45,1% qui, cerise sur le gâteau, devraient se faire en CDI pour 76% d’entre eux! Les métiers de la sécurité et de la surveillance privée ont des besoins en recrutement en forte hausse également (+40%) et ne connaissent pas de pénurie de main-d’œuvre.
Au niveau de la répartition géographique de ces besoins en main-d’œuvre, la région Hauts-de-France se place en tête avec une hausse de 10% des besoins. Comme à l’accoutumée, les régions Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes concentrent les plus gos besoins en recrutement, mais toutes les régions de France connaissent une hausse des besoins. Néanmoins, les tensions restent fortes sur les territoires. Sur les 17 régions de France, 8 d’entre elles présentent une pénurie ressentie supérieure à la moyenne nationale.À lire aussi : Ces métiers boudés par les Français qui se tournent vers les travailleurs étrangers
Quelques jours avant la publication des chiffres de l’Insee sur le chômage, jeudi, ce baromètre est une bonne nouvelle pour le gouvernement. Depuis le début de son mandat, Emmanuel Macron a en effet pour objectif d’atteindre un taux de chômage de 7% en 2025 (contre 8,5% aujourd’hui).